Les Chinois l’appellent Guyong, « le Vieux Palais » ou Zijin Chéng, « la Cité Pourpre ». Pour les occidentaux elle reste la Cité Interdite. Palais Impérial au centre de Pékin, un des sites les plus spectaculaires vu du ciel, il fut longtemps coupé du monde extérieur puis ouvert au public en 1949, quelques années après le départ mouvementé, en 1924, de Pu Yi, le dernier empereur. La Cité servit donc de résidence impériale pendant 505 annés durant le règne des dynasties Ming et Qing. Situé sur la célèbre place Tian’anmen, ce joyau du patrimoine chinois, symbole fort de la Chine, est classé au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1987. Il conserve aujourd’hui les trésors impériaux de la civilisation chinoise.
Une ville dans la ville
La construction du Palais Impérial débuta en 1406 sous le règne de l’empereur Yongle, 3ème empereur de la dynastie Ming et dura 14 années mobilisant environ 200 000 ouvriers. A l’origine édifié en bois, il fut incendié à plusieurs reprises, puis pillé pendant la révolution culturelle. Couvrant 720 000 m2, la cité interdite représente sur 960 mètres de long et 750 mètres de large, un groupe de constructions parfaitement conservé.
Plus que des palais, on y trouve des pavillons à cours à la mode pékinoise, desservis par des ruelles, qui font mériter le nom de Cité à cette ville en miniature. Derrière une muraille d’enceinte haute de 10 mètres, la Cité abrite ainsi près de 9000 salles et 950 bâtiments …dont seulement quelques uns se visitent !
Au coeur du pouvoir suprême…
L’architecture particulière de la Cité la divise en deux parties comportant une multitude de portes, de cours et de pavillons avec une partie sud constituant la partie officielle où la vie politique se tenait, et la partie Nord, réservée aux appartements et lieu de vie privée de l’Empereur.
Il faut traverser 3 portes successives, majestueuses, séparant des cours intérieures immenses, apparemment sans fin et emprunter l’un des 5 ponts de marbre blanc sur la rivière artificielle Jinshui He, la « Rivière aux Eaux d’Or», pour atteindre la porte de l’Harmonie suprême coiffée d’un double toit et hérissé de dragons gargouilles.
On entre dès lors au coeur de la Cité Interdite pour découvrir des bâtiments répondant aux noms symboliques de Palais de l’Harmonie suprême, Palais de l’Harmonie parfaite, Palais de l’Harmonie préservée, Palais de la Gloire littéraire, des Prouesses militaires, du Long Printemps, des Elégances accumulées… Cette partie était réservée aux grandes cérémonies officielles et servait de lieux à l’Empereur pour traiter les affaires gouvernementales.
Par la porte de la Pureté Céleste, dernier rempart symbolique, porte gardée par 2 superbes lions en bronze doré, on pénètre enfin dans l’intimité de l’Empereur, dans une zone en partie Nord, lui étant strictement réservée avec le palais de la Pureté Céleste, le Palais de l’Union, de la Tranquilité terrestre… au total 6 palais situés à l’Est et 6 palais à l’Ouest, servant de zones de vie.
On trouve également de part et d’autres, les résidences où les épouses et concubines impériales vivaient cloîtrées, servies par des eunuques entièrement à leur disposition. Plus loin, le jardin impérial servait de lieu de détente aux empereurs qui se sont succédés.
Pour visiter la cité Interdite …
Monument grandiose fait d’une multitude de recoins, il est bien sûr impossible de le découvir en son intégralité. Il peut se visiter en 2 heures en suivant les groupes de touristes ou seul en une journée si l’on souhaite parcourir les nombreuses cours et effectuer tranquillement et à son rythme, la visite de tous les bâtiments accessibles.
On entre dans la cité par la porte Sud et l’on en ressort par la porte de sortie Nord, sur la place Tian’anmen. Pour les visites individuelles, il est indispensable de se munir d’un audio-guide (une merveille de technologie !) pour comprendre la complexité de l’organisation sociale de cette Chine dynastique, l’étendue de ses rituels et les codes incroyables qui régissaient cette organisation urbaine dans la Chine ancienne.
Symbole d’une histoire plurimillénaire, du pouvoir mais aussi du raffinement de la culture chinoise, la Cité Interdite s’est aujourd’hui ouverte sur le monde. Sur cet endroit unique flotte encore le fantôme du dernier empereur immortalisé par Bernardo Bertolucci en 1987, comme le signe d’une véritable évolution post-maoïste.