Fréquenté, le Var l’est sans conteste. Mais sait-on seulement qu’il héberge quelques-uns des plus beaux espaces nature de l’Hexagone ? De Port-Cros aux gorges du Verdon, cap sur un département bien plus sauvage qu’il n’y paraît…
« Il y a le ciel, le soleil et la mer », dit la chanson. Et la terre, serait-on tenté d’ajouter ! Le cocktail gagnant du Var ne se limite pas aux effets bénéfiques de séjours bleu azur sur des plages de rêve. En pénétrant le département, des territoires quasi vierges offrent de vivifiantes escapades nature et réconcilient avec ce coin de France, considéré à tort comme défiguré par l’urbanisation de loisirs.
L’arrière-pays du Var
Première étape : le massif des Maures. Cet ensemble montagneux schisteux étend ses versants forestiers de Hyères à Fréjus et livre un patrimoine « pure origine » : la Chartreuse de la Verne, le village de Collobrières et ses cultures de chênes-lièges, les secrets du torrent de la Giscle, les monolithes celto-ligures du plateau Lambert… Plus à l’est, on se heurte à l’Estérel, reconnaissable entre mille à ses rochers pourpres. Dominant la baie de Cannes, ses hauteurs fourmillent de sentiers escarpés glissant entre les forêts de pins, les lentisques et les arbousiers.
Complètement à l’opposé, surgit la Sainte-Baume. Elle forme le troisième chaînon du triptyque montagneux du Var méridional. Depuis la ligne de crête, les panoramas s’ouvrent au sud sur le Mont Caume et la Méditerranée, au nord vers les massifs provençaux et les Préalpes. Et pour les curieux, le chemin des glacières : une itinérance entre ces constructions de pierre semi enterrées qui protégeaient autrefois les pains de glace de la fonte, même au plus fort de l’été…
Proches de la côte, tous ces reliefs possèdent une notoriété ancienne. Rien de tel avec la Provence Verte, ce large territoire situé autour de Barjols, au nord du département. Verte, car à s’y méprendre, certains paysages évoquent plus la Normandie humide que les terres arides du sud-est ! Ainsi des sources d’Argens, du site du Tombareau, confluent bucolique de deux rivières, du lac de Carcès ou du vallon Sourn, étonnant corridor moussu où se prélassent sangliers, canards et ragondins.
Mais c’est sans doute aux marges que le Var livre ses espaces les plus sauvages : la rive est du lac de Sainte-Croix et les villages de Bauduen et d’Aiguines ; le canyon du Verdon, dominé par la Corniche Sublime et l’exceptionnel bourg de Trigance, en limite des Alpes-de-Haute-Provence ; le très méconnu vallon de la Siagne, repaire d’une avifaune rare et d’un aqueduc romain, taillé rageusement dans la pierre.
La côte
Même la côte est au rendez-vous des écosystèmes protégés. Les caps de Saint-Tropez, Lardier, Blanc, Brégançon, Sicié ; la corniche des Maures ; la presqu’île de Giens, double tombolo de sable et de galets et son étang du Pesquier, refuge pour flamants roses et avocettes.
Ce patrimoine nature culmine à Port-Cros. Constituant l’un des sept parcs nationaux français, l’île, au large du Lavandou, protège autant sa faune terrestre (puffin de Méditerranée, geckos..) que ses magnifiques fonds marins, où plus de 400 mérous vivent en paix.
Une richesse écologique marine dont on mesure la fragilité à l’institut océanographique Paul Ricard, sur l’île des Embiez. Installé dans l’ancien fort Saint-Pierre, le musée présente biotopes méditerranéens et espèces associées, tandis qu’une trentaine d’aquariums dévoile la multitude de poissons multicolores fidèles des rivages varois.