Fondé en 1346, le quartier du Béguinage (Begijnhof en néerlandais) est l’un des plus anciens quartiers d’Amsterdam. Il tient son nom de ses anciennes habitantes, les béguines, des femmes le plus souvent veuves et qui, bien que non religieuses, dévouaient leur vie à Dieu. Leurs journées se partageaient entre les prières et le temps qu’elles consacraient aux plus âgés, aux plus pauvres et aux personnes malades.
Ce quartier, si tant est qu’on puisse l’appeler ainsi étant donné sa petite taille (une vingtaine de maisons encerclant un jardin planté de fleurs et de quelques arbres), est merveilleux de calme et de tranquillité. Ses habitantes ont su sauvegarder un havre de paix au cœur de la ville.
Une quiétude d’hier et d’aujourd’hui
Cette caractéristique était déjà suffisamment étonnante pour être remarquée à l’époque des béguines. Plus surprenant encore, cette quiétude a été préservée jusqu’à aujourd’hui et en pénétrant dans le Béguinage, on est comme transporté plusieurs siècles en arrière. Le contraste avec l’agitation du reste de la ville d’Amsterdam est saisissant. Il est d’ailleurs d’autant plus surprenant que l’on ne peut pénétrer dans le Béguinage que par deux lourdes portes de bois, l’une sur la place Spui et l’autre sur la rue commerçante Kalver Straat, deux endroits étant réputés comme les plus agités de la ville.
Begijnhof : les femmes à l’honneur
Aujourd’hui encore, l’une des particularités du Béguinage est de n’être habité que par des femmes célibataires, pour la plupart âgées ou étudiantes. Un lieu où elles se sentent en sécurité et qu’elles souhaitent préserver. Cette volonté forte les a même conduites à demander que l’accès du Béguinage soit interdit au public. Mais pour le bonheur des touristes, ils peuvent toujours s’imprégner de l’atmosphère et venir admirer l’architecture de ces maisons du XVIème siècle.
Cependant, de nombreux panneaux ne manquent pas de rappeler au visiteur que son séjour se doit d’être bref et respectueux du calme de l’endroit.
De plus, des caméras surveillent en permanence les deux portes d’entrée et le jardin. Le visiteur sait donc à quoi s’en tenir mais il ne manquerait pour rien au monde d’admirer cet endroit si particulier de la ville.
La plupart des maisons datent du XVIème siècle car jusqu’en 1521 de nombreux incendies ont ravagé la ville. C’est à cette date que la construction de maisons en bois a été interdite. On trouve donc dans le Béguinage, une unique maison en bois (parmi les deux que compte la ville d’Amsterdam), datant de 1470 et ayant survécu aux flammes, qui serait dit-on la plus vieille maison d’Amsterdam. Cette maison, de son nom Het Houten Huis, porte le numéro 34 et a une architecture très particulière car la disposition des fenêtres semble ne répondre à aucune logique.
Les 2 églises du Begijnhof
Les deux églises font également la célébrité du Begijnhof. La première, l’Engelse Kerk (Eglise anglaise), dont le clocher médiéval est resté intact, fut construite en 1419 et servait de lieu de prières. Mais elle fut réquisitionnée au début du XVIIème siècle et louée à des protestants. Privées de leur lieu de culte, les béguines, ferventes catholiques, ont donc aménagé une église clandestine derrière les façades des maisons portant les numéros 29 et 30. L’église fut cachée ainsi jusqu’à la publication d’un édit de tolérance à la fin du XVIIIème siècle, accordant la permission d’exprimer à nouveau sa foi catholique.
Sur les façades, on peut admirer 4 vitraux et des peintures évoquant le Miracle d’Amsterdam (en 1345, une hostie recrachée par un mourant ne brûla pas après qu’elle fut mise au feu).