Entre Marseille et Cassis, les lumineuses calanques invitent à la baignade. Quelques-unes sont accessibles à pied, mais le bateau-promenade constitue le meilleur moyen de les découvrir en totalité. Embarquement immédiat sous le soleil méridional.
En route vers les calanques marseillaises
Tournant le dos à la Canebière, le bateau-promenade se glisse entre les autres vedettes, les “pointus” et les voiliers amarrés. Passés les Forts St-Jean et St-Nicolas qui gardent l’entrée du port, il met le cap à l’est. Direction Cassis. A tribord, s’égrène une pléiade d’îles et ilots, dont l’archipel du Frioul et son fameux château d’If. A bâbord, sur une vingtaine de kilomètres s’étirent les célèbres calanques (du provençal “calanco” qui signifie “escarpé”).
Sous un ciel azur, balayé par une brise légère, le massif calcaire d’une éclatante blancheur déroule falaises abruptes creusées de grottes, caps dentelés et aiguilles émergeant du bleu de la Méditerranée. Un décor unique, tapissé de criques de toutes tailles, de toutes formes, comme Callelongue aux allures de bout du monde, avec ses maisonnettes de pêcheurs, son air désuet et sa petite route qui s’arrête au bord de l’eau, ou encore Marseilleveyre que l’on aperçoit après avoir laissé au large les îles de Jarre, de la Plane et de Riou.
Escorté par des fous de Bassan, des puffins cendrés et des “gabians” (goélands), le navire arrive à Sormiou, ravissante anse hors du temps, également aux portes de la tumultueuse métropole. Fréquentée à l’origine par les pêcheurs, qui y avaient construit des cabanons pour entreposer leurs filets, cette calanque a été investie par des Marseillais amoureux de grand air qui y passent les week-ends. Les blanches arêtes toisent fièrement les fonds turquoises.
En 1985, au pied du cap de Morgiou, le scaphandrier Henri Cosquer a découvert à 37m sous la mer une grotte ornée de peintures rupestres datant de 27 000 ans. Classée monument historique en 1992, elle a été murée car son entrée dangeureuse a fait plusieurs victimes. Plus encaissée que sa voisine, la calanque de Morgiou abrite aussi quelques cabanons, où, de génération en génération, on cultive l’art du farniente entre le pastis et la partie de boules.
Les falaises de Méditerranée
Au fil de la navigation, le spectacle change. Les parois deviennent deplus en plus verticales. Des kayaks de mer se faufilent entre les impressionnantes failles, tandis que des passionnés de varappe s’adonnent à leur passion sur des à-pics vertigineux qui se nomment aiguille de Sugiton, Grande Candelle, falaises de Devenson et de Castel-Vieil.
Dernière calanque sur la commune de Marseille : En-Vau. Cette superbe cathédrale immaculée aux flèches élancées constitue aussi un haut-lieu de l’escalade. Un bras de mer scintillant comme un diamant qui suscite des envies de baignade. Les deux échancrures suivantes appartiennent à la commune de Cassis : Port-Pin, minuscule et sauvage, Port-Miou, fjord d’1,5km abritant près de six cents bateaux au mouillage. C’est le terme de cette mini-croisière qui vous ramène vers Marseille, sur laquelle veille “la Bonne Mère” perchée sur une colline.